Résumé :
Lettre
30 janvier 1935 (Martinville)
Jeanne LEMIRE écrit à sa fille Jeanne CÔTÉ
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Transcription :
Martin ville le 30 janvier 1935
Bien chere petite Jeanne
pardonne moi si j’ai retardé a técrire c’est pas parce
que je tavai au bliez mais comme tu a su sa a donné mal ta lettre à arriver je
aitais parti tu est venu me voir J’aitai ancore parti Jo ai arrivé le soir du
même jour que tu a parti a 11 heurs avec
2
chez Camille en taxci j’ai lessé Léa pas trop pir sa
ma foi de la penne de pas tavoir vue et jorai put tédé un peut a ton ouvrage et
bien cherres anfants tachez de vous reprendre bien tôt moi et Uldège on navai
proposé d’allez vous voir dimanche dernier mais ons na trouvez le froi trop
grand et le froi continu toujour parel. vendredi on doi allez a une messe pour
ton père a cetteur è demi J’ai bien peur du froi Uldège ma dit de vous dire que
si ils fai dou dimanche on nira vous voir attan dé nous pas si ils fai froi
3
J’ai été pasé la jouorné avec Yvonne aujourd’hui elle
est toujours parelle c’est découragen désépreve comme cela pauvre anfant ons na
vue Camille au jourd’hui ils par pour Sehebrook demin pour voir sont a voca Je
termine quoi que jorai ancore bien dé chosse à te dire mais ils est dèja tar
dune mère qui pance a vouseatre
xxx
Version corrigée et annotée :
Bien chère petite Jeanne,
Pardonne-moi si j’ai retardé à t’écrire. Ce n’est pas
parce que je t’avais oubliée, mais comme tu as su, ça a donné mal. Ta lettre est
arrivée. J’étais parti, tu es venue me voir. J’étais encore parti. Jo est arrivé le soir du même jour que
tu es parti à 11 heures avec.
2
Chez Camille
en [taxi] j’ai laissé Léa pas trop pire.
Ça m’a fait de la peine de ne pas t’avoir vue, et j’aurais pu t’aider un peu à
ton ouvrage. Eh bien chers enfants, tâchez de vous reprendre bientôt. Moi et Uldège, on avait proposé d’aller vous
voir dimanche dernier, mais on a trouvé le froid trop grand et le froid continu
toujours pareil. Vendredi on doit aller à une messe pour ton père à sept heures et demie. J’ai bien peur du froid. Uldège m’a
dit de vous dire que, s’il fait doux dimanche, on ira vous voir. Ne nous attendez
pas s’il fait froid.
3
J’ai été passé la journée avec Yvonne aujourd’hui. Elle est toujours pareille. C’est découragent,
des épreuves comme cela. Pauvre enfant! On a vu Camille aujourd’hui. Il part pour Sherbrooke demain pour voir son avocat.
Je termine, quoi que, j’aurais encore bien des choses à te dire, mais il est déjà
tard.
D’une mère qui pense à vous autres.
xxx
Notes :
Auteure : Jeanne Lemire (1867-1940)
Destinataire : Jeanne Côté (1911-1971), sa fille
Personnes mentionnées dans la lettre :
Jo : probablement Joseph Dubreuil (1909-1990), son
gendre, époux de Jeanne Côté
Camille : probablement Camille Côté (1890-1981), son
fils, marié à Émilia Gaulin à cette époque.
Léa : probablement Léa Côté (1897-1965), sa fille,
mariée à Alonzo Felteau
Uldège : probablement Uldège Côté (1901-1968),
son fils, resté célibataire
Ton père : Ovila Côté (1859-1934), feu son époux
Yvonne : probablement Yvonne Côté (1908-1992), sa
fille, mariée à Lionel Saint-Laurent
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Jeanne Lemire (1927) |
Source : Lettre originale conservée par Simone (Dubreuil) Beaudoin, consultée le 2 septembre 2012.